Une stratégie LMS n'est pas de tout repos. Les embûches sont nombreuses, parmi lesquelles 4 leaders n'ont eu que l'embarras du choix… En appetizer de leur intervention au prochain Séminaire Plateforme Digital Learning Féfaur…
Yves Leheurteux (Sales Executive Content Services, Cornerstone) : La plus grande erreur consiste à ne pas prendre en compte la dimension globale d’un LMS. Concrètement, l’échec d’un projet tient à 3 causes principales. D'abord, un LMS qui serait sous-dimensionné pour assurer l’ensemble des fonctionnalités nécessaires : rapport analytique, tableaux de suivi, capacité à gérer des formations présentielles et en ligne… Ensuite un LMS générant une expérience utilisateur décevante, contradictoire avec les usages privés, n’offrant pas l'expérience fluide et designée attendue par les apprenants. Enfin un LMS dont l'offre de contenus serait défaillante. Une plateforme dont la finalité est de diffuser des connaissances, mais sans contenus sur mesure ou génériques, pertinents sur le fond et la forme ? Aucune chance qu'il soit exploité ! Les organisations qui se seront dotées d’un LMS solide sur ces 3 dimensions et d’une communication efficace autour du projet auront réunie les conditions de leur futur succès.
Mathieu Heidsieck (Directeur du développement, Xperteam) : La première cause d’échec est le manque d’ambition. Le digital learning n’est pas un simple prolongement de pratiques de formation traditionnelles. Il suppose une véritable transformation dans les dispositifs et les pratiques de formation, qu’il soit délivré seul ou bien tutoré ou encore en mix avec le présentiel. La conduite du changement et l’accompagnement métier sont des composantes qui manquent encore trop souvent et qui affaiblissent les initiatives. La deuxième cause est liée aux environnements éclatés sur les différentes modalités (présentiel, micro learning, etc), tant en termes de pilotage que d’expérience apprenant. Enfin, il est important que la plateforme soit réellement compatible avec les différentes normes, pour permettre un accès optimal aux divers types de contenus et offres du marché, ainsi qu’un suivi fin des apprentissages.
Jérôme Bruet (Vice-Président, Talentsoft) : La cause d'échec la plus fréquente tient à la séparation d'une part, des formations présentielles gérées dans le SIRH dans une vision centrée sur l'administration de la formation et d'autre part, des formations distancielles managées dans le LMS, alors que les apprenants s'attendent à une expérience d’apprentissage unifiée. Deuxième cause : la recherche de la modalité magique ! Parfois, c'est un catalogue en self-service très fourni qui garantira la réussite, mais ailleurs ou à un autre moment il y faudra des modules très scénarisés (voire des serious games), ou bien c'est l'apprentissage collaboratif qui sera la clé… La réussite dépendra en fait de la capacité de mixer l’ensemble des solutions. Enfin, les échecs peuvent être liés à l’absence d’un comité de choix assez large, par exemple l’absence de la DSI, ou de la DRH. La plateforme LMS est devenue centrale ; elle doit donc impliquer tout le monde.
Elodie Primo (CEO, MOS-MindOnSite) : La première erreur, c'est de penser d’abord technologie en se dotant d’un TMS (training management system)-LMS qui prendra trois ou quatre ans à mettre en place, avant d’avoir réfléchi aux dispositifs et contenus qui seront utiles au business ou aux apprenants ! Par ailleurs attention à trop ou au contraire trop peu de personnalisation de la plateforme LMS… Si la mise en œuvre d'un processus et d'un portail de formation véritablement engageant vous coûte un bras et une jambe, alors c’est mal parti ! Deuxième cause : oublier l’humain, en commençant par exemple par se tromper de cible (ne considérer que les populations internes en oubliant au passage les besoins de formation de l’entreprise étendue (partenaires, distributeurs et clients), et négliger l'expérience utilisateur, ce qui est aujourd'hui rédhibitoire : le LMS doit être facile à utiliser, personnalisable, engageant et accessible. Enfin, le défaut de communication, notamment le manque de visibilité du projet au moment où la plateforme est lancée.
Yves, Mathieu, Jérôme et Elodie interviendront à la 5ème édition annuelle du Séminaire Plateforme Digital Learning Féfaur, le 21 juin à Paris.
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